Une fois la chirurgie terminée, le patient est acheminé aux soins intensifs. Dans la majorité des cas (environ 70%), il n’y a pas de difficultés majeures. Le nouveau cœur se retrouve dans un organisme auquel il n’est pas habitué. Il faut qu’il reprenne la circulation générale et la circulation pulmonaire qui est à basse pression. Le donneur, en principe, avait un coeur en bonne santé. Son cœur droit qui travaille pour perfuser le poumon n’a pas été habitué à la situation d’un défaillant cardiaque qui, souvent, a modifié les résistances de la circulation droite. On peut être donc confronté, dans les premières heures qui suivent la greffe, à un certain degré de défaillance cardiaque droite. Le nouveau cœur doit s’adapter progressivement et cela prend parfois plus de temps chez certains patients.
Idéalement, le patient doit pouvoir sortir des soins intensifs après deux ou trois jours, une fois que l’équipe s’est assurée que les grands systèmes (surtout circulatoire, respiratoire, cérébral et rénal) fonctionnent correctement. En cas de défaillance importante du greffon, le patient est alors placé sous ECMO (ExtraCorporeal Membrane Oxygenation) le temps nécessaire pour permettre au greffon de jouer pleinement son rôle.
Dès les premières heures qui suivent la greffe, le patient reçoit un traitement par immunosuppresseurs.
Après le séjour aux soins intensifs, le patient passe en salle de cardiologie pour environ trois semaines. Il s’agit d’équilibrer les traitements et d’éduquer le patient aux gestes de la vie quotidienne après une greffe : hygiène stricte pour limite les risques infectieux, alimentation contrôlée, réflexes de prévention.
La première année de suivi est intense : prise en charge en revalidation cardiaque, contrôles médicaux réguliers et plusieurs biopsies afin de vérifier l’absence de rejet. Après cette première année le suivi s’allège un peu et les biopsies s’espacent. Un suivi régulier reste nécessaire, toujours pour détecter un rejet aigu qui reste possible mais aussi pour assurer la détection et la prise en charge des complications à distance. L’exposition au long cours aux agents immunosuppresseurs expose à des risques d’hypertension artérielle, d’élévation du cholestérol ou d’insuffisance rénale. La vasculopathie du greffon qui consiste en une atteinte coronaire diffuse et qui provoque une dégradation progressive de la fonction cardiaque est la complication la plus redoutée avec le développement d’une néoplasie.