Les programmes de transplantation d’organes en Belgique se sont développés avec la même dynamique que partout dans le monde : premières interventions des pionniers dans les années 1960, arrêt de la plupart des activités dans les années 1970 en raison de résultats insuffisants, et renaissance dans les années 1980 suite à la mise au point de la cyclosporine. Ainsi, les transplantations rénales ont été les premières (1960 Hôpital Brugmann, Bruxelles), puis les transplantations hépatiques (1969, Université de Louvain) ou cardiaque (1973, Université de Bruxelles, Pr Primo). La première transplantation pulmonaire au monde qui a connu une survie prolongée (10 mois) du receveur a été réalisée en Belgique, par le Pr Derom en 1968 à l’université de Gand !

Eurotransplant est l’organisme qui règle la répartition des greffons en Belgique. Son siège est à Leiden (Pays-Bas). Il a été créé en 1967 par le Professeur Van Rood et regroupait au départ douze centres de transplantation de trois pays, dont la Belgique, qui ont réuni leur liste d’attente pour augmenter les chances de trouver un receveur compatible pour leurs donneurs. Eurotransplant s’est progressivement étendu, incluant maintenant 8 pays : la Belgique, les Pays Bas, le Luxembourg, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovénie, la Croatie et depuis peu la Hongrie.

La transplantation en Belgique en 2017

Il y a en Belgique 7 centres universitaires de prélèvement et de transplantation d’organes, et un centre non-universitaire (transplantation cardiaque à Alost). Cette activité est soumise à la loi belge réglant la transplantation d’organes, et les autorités belges ont confié à Eurotransplant la mission d’allouer les organes selon les règles établies par les autorités belges et par Eurotransplant.
La loi belge réglant le don d’organes sur donneur cadavérique est basée sur un système de type « opting out » qui considère que tout individu qui n’a pas fait opposition au don d’organes de son vivant soit par inscription au Registre National soit par confirmation auprès de ses proches, est considéré comme potentiel donneur d’organes. Ce Registre National permet également de s’inscrire comme donneur d’organes, inscription qui permet de clarifier les volontés du donneur potentiel et auquel personne ne peut s’opposer. 

Depuis plus de 20 ans, la Belgique fait partie avec l’Espagne, des leaders mondiaux du nombre de prélèvements et de transplantations par million d’habitants. En 2015, 28 donneurs d’organes par million d’habitants ont été prélevés en Belgique. Un total de 998 transplantations a été réalisé en Belgique en 2015 (donneurs vivants + donneurs décédés). Ce taux élevé est le résultat d’une information régulière de la population belge, de campagnes nationales de sensibilisation telle que celles organisées par le SPF Santé Publique telle que « Beldonor », ainsi que d’une grande motivation des différentes équipes médicales s’occupant de la détection et du management des patients aux Soins Intensifs. Ce taux de prélèvement est près du double des pays voisins d’Eurotransplant comme l’Allemagne (10,6/million d’habitants en 2015) et les Pays Bas (15,7/million d’habitants en 2015). Dans ces pays la durée d’attente avant transplantation est par conséquent considérablement plus longue qu’en Belgique. Mais ce chiffre élevé de prélèvement en Belgique reste cependant insuffisant. Au 31 décembre 2015, 1.288 personnes étaient inscrites comme candidat(e) à une transplantation en Belgique. Dans le courant de l’année 2015, 112 patients (dont plus de 50% attendaient un foie) décédaient en attente de greffe ou étaient retirés de la liste pour diverses raisons médicales (sources: eurotransplant.org).